Pendrifter

Évasion et introspection sur les sentiers méandreux de l'écriture

Dimanche 30 janvier 2011

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       Mon élan créatif ayant été stoppé net par la visite du château de Brennenburg (brrr), il fallait que je consacre un article à ce soft qui est un véritable OVNI à mes yeux, dans le bon sens du terme. Une expérience qui ne manquera pas d'en ébranler plus d'un, voilà à quoi pourrait se résumer Amnesia : The Dark Descent. Immersif à souhait, c'est un véritable cauchemar éveillé que nous propose là Frictionnal Games, un tout petit studio suédois qui mériterait d'être pris pour exemple. Après avoir planché sur la trilogie des Penumbra que je n'ai pas eu la chance de tester, voilà qu'ils remettent le couvert pour le meilleur et pour le pire. Et surtout pour le meilleur...

       Ce qui reste de ma mémoire fragmentée s'évanouit peu à peu dans les ténèbres. Le chaos règne dans mon esprit et seul subsiste le sentiment d'être traqué. Je dois fuir.

       Amnesia : The Dark Descent nous invite à nous glisser dans la peau d'un certain Daniel tandis qu'il reprend connaissance dans les entrailles d'un château délabré. Incapable de se souvenir des circonstances de sa venue en ce lieu inquiétant, le malheureux n'a d'autre choix que d'explorer cet environnement peu hospitalier à la recherche d'éventuels souvenirs. Rapidement, il s'apercevra que le danger ne vient pas seulement de cet endroit, mais aussi et surtout de ce qui se terre au plus profond de son esprit. C'est un déroutant voyage au sein des recoins les plus obscurs de l'esprit humain qui s'offre à nous. Un voyage comme je les aime et dont on revient rarement indemne...

       Des bruits de pas traînants? Ou est-ce juste mon esprit qui me joue des tours?

       Tout contribue dans cet opus à nous identifier au personnage, à prendre sa place. Dès lors qu'on a entreprit ce terrifiant périple, il n'est plus possible de s'en détacher avant le dénouement final. Les questions se mettent à affluer par dizaines et ni l'atmosphère inquiétante qui règne dans les corridors du château, ni l'obscurité d'où s'élèvent des bruits qui n'ont rien de très rassurant ne parviennent à nous détourner de notre quête. Les réponses se trouvent ici, et à mesure que les indices font leur apparition, on commence à entrevoir la terrible réalité. Au point qu'on se demande s'il ne valait pas mieux tout oublier, en effet. Les fans de Lovecraft et de Poe seront aux anges...

       Quelque chose émerge des ténèbres. Ça s'approche. Vite.

       Les phénomènes inexpliqués qui tendent à se multiplier (portes qui claquent, bruits de pas, matière visqueuse qui investit peu à peu les lieux) ne manqueront pas d'en faire sursauter plus d'un (l'ambiance visuelle et sonore y sont pour beaucoup). Et je ne parle même pas de certains passages particulièrement éprouvants à la fois pour la santé mentale du personnage et pour nos propres nerfs, notamment lorsque notre chemin croise celui des "résidents" du château. Point d'arme ou de moyen de se défendre dans Amnesia : The Dark Descent. Se cacher, fuir ou faire preuve d'ingéniosité malgré le sentiment de panique qui ne manque par de s'immiscer en nous sont nos seules échappatoires.

       Avez-vous ce qu'il faut pour survivre?


Jeudi 27 janvier 2011

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       Puisqu'il était question hier de la place de l'inspiration dans la démarche créative, j'ai jugé intéressant et naturel d'énumérer et de parler des oeuvres qui m'auront influencé d'une manière ou d'une autre. Je remercie d'ailleurs au passage les deux intervenants qui m'auront fait part de leur sentiment à ce sujet. Le premier chapitre du roman, Sombre présage, m'a donc été inspiré par une musique tirée de l'OST Eternal Darkness : Sanity's Requiem, elle-même extraite du jeu vidéo du même nom. Malgré quelques tares et une performance technique quelque peu discutable, il serait dommage d'avoir fait l'impasse sur ce soft qui s'inspire ouvertement d'auteurs tels que Lovecraft ou Poe, dont on retrouve certaines citations in-game. Développé par Silicon Knights, sorti en 2002 sur Nintendo GameCube, il a été trop souvent classé à tort dans la catégorie du survival horror. Personnellement, je préfère employer le terme de thriller psychologique. Et pour cause!

       Mettant en scène un conflit opposant le Bien et le Mal selon une approche on ne peut plus lovecraftienne, ce petit bijou réunit tous les mécanismes qui ont fait le succès (de façon posthume, certes) de ce cher Howard : la peur dans ce qu'elle a de plus primaire, la recherche de la connaissance avec tous les risques que cela suppose, une menace cosmique et un savoir qui dépassent l'entendement humain, l'insignifiance de l'Humanité, l'ombre de la folie qui s'étend et s'empare peu à peu de ceux qui entraperçoivent la terrifiante vérité. Ici aussi, plusieurs mortels liés à travers les âges vont être amenés à jouer un rôle dans la lutte contre les Anciens, bien souvent contre leur volonté et/ou sans avoir conscience de la puissance des entités contre lesquelles ils se dressent. Ce combat qui semble bien mal entamé pour le genre humain va se dérouler sur vingt siècles, et de nombreux sacrifices vont devoir être envisagés pour seulement espérer retarder la terrible échéance.

       Ce qui aura fait le succès d'Eternal Darkness : Sanity's Requiem aura sans doute été la prise en compte de la santé mentale des protagonistes, et ce par le biais d'une barre représentant leur aplomb psychologique. Plus les personnages vont être confrontés à des phénomènes inexplicables ou à des visions d'horreur, plus la réalité et la folie vont se mêler jusqu'à se confondre. Au point qu'on en arrive à se demander si telle statue n'a pas réellement tourné la tête sur notre passage, et si ce sang qui dégouline des murs est bien vrai ou s'il s'agit d'une hallucination. Quand à la bande son, elle renforce efficacement l'immersion en passant par des thèmes tantôt pesants tantôt angoissants, avec sanglots et murmures d'outre-tombe à l'appui. Ce fut sur le thème The Penitent que j'ai imaginé et écrit ce passage. Je laisse ici un lien pour les curieux, et je leur recommande vivement d'écouter le reste de l'OST, en particulier The Gift of Forever qui reste mon préféré.


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